samedi 26 septembre 2015

Séance 2


Définition (apprendre par cœur!) : Principe selon lequel loi civile et religion sont séparées. En 1905, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat a créé en France les conditions d’une neutralité de l’Etat et des lieux qui reçoivent du public face aux confessions religieuses.

La laïcité est un principe fondamental de la République, comme le socle et le gardien de la liberté de conscience de chacun.

La laïcité constitue un objet d’étude indispensable à l’acquisition d’une culture morale et civique, et plus encore d’une culture républicaine et humaniste.

Une caricature de la séparation des Églises et de l’État :

Lithographie anonyme de 1905

Ce document permet de replacer la laïcité dans sa dimension historique : il permet de montrer que ce principe est un construit culturel qui relève d’une conquête progressive. Il présente les acteurs de la séparation des Églises et de l’État : Émile Combes et les anticléricaux, Voltaire et les Lumières… Cette caricature permet aussi d’aborder la dimension conflictuelle de l’adoption de la laïcité. La laïcité est un principe qui a été préparé dans des conditions difficiles; les groupes religieux et une partie de la population s'y sont parfois opposés.

La laïcité s'apprend :

Extrait de la préface de Vincent Paillon (ancien Ministre de l’Education nationale) au livre d’Abdennour Bidar : Pour une pédagogie de la laïcité à l’école (La Documentation française, 2012) :

« C’est à l’école – cette enceinte laïque et impartiale où l’élève construit sa personnalité et son rapport aux autres – que la laïcité doit d’abord être garantie ; c’est à l’école qu’elle doit se transmettre et s’enseigner aux citoyens en devenir. Parce qu’elle n’est pas une option religieuse ou idéologique parmi d’autres, mais le principe qui permet de les faire vivre toutes ensemble, la laïcité scolaire n’est pas optionnelle. (…) Comprendre que se dépouiller de ses signes religieux à l’entrée de l’école n’est pas une entrave à la liberté mais la condition de sa réalisation, ne va pas de soi. Comprendre que la laïcité n’est jamais dirigée contre l’individu, contre la religion et encore moins contre une religion particulière, mais qu’elle garantit l’égal traitement de tous les élèves, l’égale dignité de tous les citoyens, ne va pas de soi. Comprendre que la laïcité n’est en aucun cas l’intolérance ou l’exclusion, mais le fondement du respect mutuel et de la fraternité, ne va pas de soi. »

Expliquer les propositions suivantes :

Lignes 1-2 : « ...cette enceinte laïque et impartiale où l’élève construit sa personnalité et son rapport aux autres... »

> Lignes 6-8 : « ...se dépouiller de ses signes religieux à l’école n’est pas une entrave à la liberté, mais la condition de sa réalisation.... »

Ce texte permet de comprendre que la laïcité n’est pas seulement un principe, mais aussi une pratique, qu’il convient à la fois de respecter et d’expliciter dans le cadre de l’école républicaine.

L’observance à l’école du principe de laïcité constitue un fondement essentiel de la République.

La laïcité n’est en rien un principe répressif dirigé contre une ou plusieurs religions ou individus, mais bien un principe positif garant de la liberté de conscience de chacun et d’un vivre-ensemble serein fondé sur des valeurs humanistes.

La laïcité, un principe et une valeur :

Deux articles de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 :

Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.

Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

Extrait de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905 :

« … la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes » (art. 1) ; « Elle ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » (art. 2).

Extrait de l’Article 1 de la Constitution du 4 octobre 1958 de la Ve République :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. »

La laïcité est un principe et une valeur.

Définition du Larousse de PRINCIPE : Base sur laquelle repose l'organisation de quelque chose, ou qui en régit le fonctionnement.

Définition du Larousse de VALEUR : Ce qui est posé comme vrai, beau, bien, d'un point de vue personnel ou selon les critères d'une société et qui est donné comme un idéal à atteindre, comme quelque chose à défendre.

La laïcité n’est pas un donné, infligé de manière descendante par un gouvernement à une société depuis 1905, mais un principe fondateur déjà en germe au XVIIIe siècle, progressivement clarifié et affirmé par plusieurs textes majeurs depuis 1789.

Le principe de laïcité garanti de manière nécessaire et inconditionnelle le principe d’égalité.

La laïcité est aussi une valeur qui trouve son origine dans l’esprit des Lumières et dans celui de la Révolution.

Une valeur réaffirmée aujourd'hui:

La Charte de la laïcité (créée en 2013), affichée dans les établissements scolaires, réaffirme "les sens et enjeux du principe de laïcité à l'Ecole, dans un rapport avec les autres valeurs et principes de la République" (B.O. septembre 2013).

Réponses aux questions p.10 Etude : La laïcité et l'école

Repérer
1. Les deux principales lois organisant la laïcité à l’école sont la loi de 1886 sur l'enseignement public (voir la chronologie), et la loi du 15 mars 2004 sur le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse (voir le document 1).
2. Selon les différentes religions, les différents signes ostentatoires peuvent consister par exemple :
– en accessoires en forme de crucifix, main de Fatma ou étoile de David,
– en tenues, par exemple hijab, burqa ou kippa.
Analyser

3. En matière de tenues et de comportements à observer à l’école, la loi se fonde sur le principe de laïcité dont elle est l’émanation. Suivant ce principe, elle accorde à tous une éga­lité en droits permettant la liberté de conscience, d’opinion et de religion pour que chacun puisse élaborer ses croyances et pratiquer son culte en toute liberté. Elle interdit en même temps l’affirmation excessive de ses convictions religieuses dans l’espace public pour ne pas heurter la sensibilité d’autrui et ne pas laisser entendre qu’une religion serait supérieure ou plus favorisée qu’une autre ; cet esprit de laïcité et d’égalité est particulièrement essentiel et nécessaire à l’école, qui est le lieu public où les jeunes forgent les valeurs qui feront d’eux des citoyens responsables et humanistes, soucieux de respecter et d’encourager le vivre ensemble en récusant toute forme de discrimination.

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