La notion d'égalité

Définition de l'égalité

LAROUSSE : Absence de toute discrimination entre les êtres humains, sur le plan de leurs droits : Égalité politique, civile, sociale.

Etymologie : du latin "aequalis", de "aequus", uni, juste.

L'égalité est l'état, la qualité de deux choses égales ou ayant une caractéristique identique (égalité d'âge de taille ...).

Pour les êtres humains, l'égalité est le principe qui fait que tous doivent être traités de la même manière, avec la même dignité, qu'ils disposent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes devoirs.

On peut distinguer diverses formes d'égalité :

  • L'égalité morale portant sur la dignité, le respect, la liberté. Elle considérée comme étant au-dessus de toutes les autres formes d'égalité.
  • L'égalité civique, c'est-à-dire devant la loi, par opposition aux régimes des privilèges.
  • L'égalité sociale qui cherche à égaliser les moyens ou les conditions d'existence.
  • L'égalité politique (par rapport au gouvernement de la cité).
  • L'égalité des chances mise en avant par le libéralisme.
Après la Révolution de 1789, de nouvelles valeurs émergent, dont la liberté et l’égalité.

Les quatre formes d’égalité : droits, devoirs, rangs, couleur.

Les transformations liées à la fin de l’Ancien Régime :
  • égalité des droits contre société d’ordres ;
  • égalité des devoirs en réponse à la quête d’équité collective ;
  • égalité des rangs pour répondre à l’abolition des privilèges et à l’accès égal aux emplois ;
  • égalité de couleurs en témoignage de l’abolition de l’esclavage de 1791.

Justice, sécurité, puissance et courage sont posées comme les avantages dont disposent les citoyens par l’application de ces différentes formes d’égalité.

La notion d’égalité, exposée au fronton des bâtiments publics, est une donnée politique sensible: de l’égalitarisme niveleur à l’égalité théorique des régimes totalitaires, ce principe politique a subi des ava­nies dont il faut se détacher. L’égalité empêche-t-elle le mérite d’être mis en avant ? L’éga­lité, est-ce synonyme d’impossibilité d’être différent ou de penser différemment ? L’égalité existe-t-elle en fait ? L’égalité apparente ne cache-t-elle pas, dans certaines circonstances, des inégalités sociales, culturelles, sexuelles ?

L’égalité a d’abord une histoire, du principe abolissant les privilèges à l’égalité politique, atteinte seulement en France en 1944 et appliquée l’année suivante.

L’égalité est ensuite un trio de notions : égalité constitutionnelle, équité en justice, mérite en éducation sont des termes proches aux pratiques semblables. Après l’égalité devant la loi et les impôts, l’égalité face à la couleur de peau, liée à la quête de l’abolition de l’esclavage, présente une histoire faite de soubresauts liés à des divergences sur la ques­tion de l’égalité. La lutte contre un racisme qui se maintient et s’étoffe à l’époque coloniale a conduit à l’adoption de lois définissant en droit le racisme non comme une opinion mais comme un délit.

Enfin, les inégalités sociales et culturelles peuvent aussi être entretenues, dans l’enseigne­ment supérieur, par une égalité de façade : même traitement pour tous les candidats, mais de fait reproduction d’élites. L’expérience menée par l’IEP de Paris, avec un 3e concours qui n’est pas une nouveauté (les concours militaires les pratiquaient déjà), met sous les projecteurs l’idée d’une discrimination positive qui semble porter ses fruits.

À travers ces rappels historiques et ces expériences de l’égalité au quotidien, il s’agit de faire comprendre que l’égalité ne s’hérite pas, mais se construit.

La notion d’égalité p. 60-61

Vidéo « Retour aux urnes » : les premières élections au lendemain de la guerre. La journée d’élections du 29 avril 1945 accueille pour la première fois des électrices. À noter l’allusion du commentateur au général De Gaulle. Le droit de vote des militaires de carrière a été reconnu le 17 août 1945 (l’Armée n’est plus la Grande Muette).

L’égalité a une histoire, non comme principe, mais dans son application. N’y a pas quelque chose d’étonnant dans la comparaison des deux documents ? En effet, une femme est l’allégorie de l’égalité, mais les femmes n’obtiennent l’égalité majeure, l’égalité politique, que 155 ans après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. C’est l’occasion de rappeler que des femmes, comme Olympe de Gouges, ont lutté pour que l’égalité soit universelle.

Repères Égalité, équité et mérite p. 62-63

L’égalité en droit ne signifie pas l’égalité en fait. Le doc. 1 présente les textes constitu­tionnels. La réalité de l’égalité ne se constate que dans des moments de transformation, comme l’abolition des privilèges en août 1789 (doc. 2). L’école républicaine permet l’accès de tous à l’école mais ne signifie pas que tous réussiront (doc. 3) : chacun a les mêmes conditions pour réussir, le mérite est l’expression d’une équité en place (doc. 4).

Egalité : Organisation sociale et juridique selon laquelle il n’existe pas de différences entre les individus, aucune exception ni privilège. L’Etat est le garant de l’égalité de traitement des individus face à la loi et aux pouvoirs publics. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 prévoit que « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune », c’est-à-dire que certains individus peuvent se voir accorder un traitement différend parce que leur fonction au service de l’Etat l’exige (magistrats, militaires, élus).

Le mot « équité » vient du latin aequus, a, um : adjectif qui signifie égal et qui a donné en français : équilatéral, équidistant, équation… Mais aequus signifie aussi et d’abord : plat, uni, bienveillant, équitable (aequum est : il est juste).

Fraternité : Lien étroit qui unit ceux qui, sans être la même famille, ont créé des liens historiques suffisamment solides pour que soient possibles entre eux la solidarité. L’application des droits, de la liberté et de l’égalité des individus permet de créer un tel lien.

République : Terme qualifiant la chose (en latin : res) publique. En France, aujourd’hui, la république qualifie la forme de l’Etat (= pas une monarchie), mais aussi l’idée que le gouvernement n’est pas exercé par un seul homme mais par plusieurs, légitimés par l’élection. Dans une République l’expression des libertés et l’égalité en droit des individus sont garantis par l’Etat.

Le mot « dignité » utilisé dans le doc. 1 p. 62 (article 1 de la DDHC) mérite un temps d’arrêt. On pourra partir du sens de l’adjectif lorsqu’il a un complément : « se montrer digne de… » c’est être « à la hauteur de… ». On peut donc définir la dignité comme la valeur, la grandeur de la personne, qui est, selon l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, la même pour tous les êtres humains.

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